Hervé Renard: « Je suis amoureux de Skhirat »
Février. 2018 \\ Par Jérôme Lamy

hervé renard a accepté de tomber la chemise. Et d’ouvrir les portes de son jardin privé et secret. interview souvent intime. toujours décalée.

Clin d’œil.- Votre endroit préféré au Maroc ?

Hervé Renard.- J’ai découvert Skhirat récemment lors d’un séjour à l’Amphitrite Palace. Je suis parti courir six kilomètres sur le bord de mer depuis la plage de l’hôtel. La mer était à marée basse. J’ai découvert un paysage féerique. Le lendemain, j’ai fait le même footing. La mer était à marée haute, j’ai découvert un autre panorama tout aussi fantastique. Franchement, je ne savais pas que ça existait. J’aurais pu passer à côté de quelque chose.

Vos vacances de rêve?

Saly, au Sénégal, la cité balnéaire près de Dakar... C’est un pays et une ville où j’aime me ressourcer en famille avec ma femme et les enfants, où je prépare les matches, loin de tout.

Votre secret ?

La sport, c’est mon équilibre intime. 

Votre film préféré ?

Invictus de Clint Eastwood avec Morgan Freeman, Matt Damon sur le début du mandat de Nelson Mandela en Afrique du Sud et sur l’influence du sport, à savoir la Coupe du Monde de rugby, sur l’esprit des hommes. J’ai projeté le film à l’équipe de Zambie avant notre victoire à la CAN, en 2012. Un grand souvenir.

Votre héros contemporain?

Nelson Mandela, sans hésitation. 

Le joueur le plus méchant ?

Andrea Raggi, le défenseur italien de Monaco. J’aime son agressivité, sa détermination. 

Le joueur le plus intelligent ?

Khalid Boutaib. Il n’a pas seulement réalisé un triplé contre le Gabon, il a aussi eu 20/20 en mathématique au baccalauréat. 

Le joueur que vous avez perdu de vue et que vous aimeriez revoir…

J’aimerais inviter à dîner tous les joueurs qui m’ont marqué. Il n’y en a pas un seul, il y en a beaucoup. J’aimerais revoir toutes les personnes du club de Sochaux, des gens exceptionnels. A Sochaux, j’ai découvert un club familial où les liens sont très forts. Mon passage à Sochaux m’a marqué à vie. Il restera toujours en moi. 

Le joueur le plus fêtard ?

Un Ivoirien, certainement (rires) 

Le match le plus incroyable ?

La finale de la CAN 2012 disputée à Libreville et remportée avec la Zambie contre la Côte d’Ivoire après une interminable séance de pénaltys sur le score de 9 à 8. 

Le plus beau stade ?

Le Parc des Princes même si j’ai encaissé 5 buts avec Lille. Je me disais : « vivement que ça se termine. » 

Le meilleur président?

J’en citerai deux. Kalusha Bwalya, le Président de la Fédération Zambienne. Déjà, il a un passé de joueur assez exceptionnel. C'est le joueur zambien le plus capé et le meilleur buteur de tous les temps. Il fut même sacré Ballon d'or africain de l'année en 1988. Et comme président, il fait toujours preuve d’une grande solidarité avec ses entraîneurs. On avance main dans la main avec lui. Il a la même attitude en cas de victoire qu’en en cas de défaite. Et Lekjaa Fouzi, notre Président,   pour sa vision du football marocain et son sens de l’organisation. 

Si vous étiez une couleur ?

Le bleu comme le ciel ou la mer. 

Une saison ?

L’été, le soleil est un autre élément de mon équilibre. 

Un pays ?

Je ne serais pas un pays mais un continent, l’Afrique. 

Une ville ?

Aix-les-Bains où je suis né. 

Un moyen de transport ?

Un jet privé, voilà le vrai luxe. 

Un objet ?

Une montre, je suis un vrai passionné notamment des Audemars Piguet et des Hublot. 

Un fruit ?

Une banane. 

Une épice ?

Le gingembre. Lors de mon arrivée en Côte d’Ivoire, en 2014, j’ai été accueilli à l’Hôtel Ivoire avec  un jus de gingembre comme cadeau de bienvenue. Ça remonte le moral… 

Une crise de rires ?

Avec David Ducci, un membre de mon staff technique jamais avare de blagues qui ne font souvent rire que lui ! Ou avec Samir Ajam, l’entraîneur adjoint des joueurs locaux, dans la salle de sport de l’Amphitrite Palace. J’apporte mon poste, mes CD et on danse comme des fous, très tôt le matin. 

Un trait de caractère ?

La sensibilité. J’intériorise beaucoup, mais les émotions ne glissent pas facilement sur moi.

L’image du beau gosse, c’est sympathique ou c’est lassant ?

Déjà, je n’aurais jamais la prétention de dire ça. Mais j’ai toujours lutté contre les apparences, même dans ma jeunesse. On me prend souvent pour une personne hautaine, suffisante. Il y a tromperie sur la marchandise. Je suis à l’opposé de ça. J’ai passé huit ans à me lever à trois heures du matin tous les jours, pour sortir des conteneurs. C’est une école de l’humilité. C’est pourquoi je ne juge jamais quelqu’un avant de le connaître réellement. 

Une qualité ?

La franchise, je crois.. C’est mon plus grand défaut aussi. 

Que regardez-vous en premier chez une femme?

J’attache plus d’importance à l’élégance qu’à la beauté. 

Si vous pouviez changer quelque chose dans votre physique…

J’ai un long nez mais je me suis habitué. Du coup, je ne changerai rien. 

La partie de votre corps que vous préférez...

joker, je ne peux pas répondre...

Votre dernier livre?

Je ne lis pas assez et je le regrette. En tout cas, je préfère les autobiographies aux romans. J’aime avoir une relation directe avec la réalité. C’est la même chose avec le cinéma. Je rentre difficilement dans un film de science-fiction. 

Vos premiers disques?

Ceux de ma maman, Adriano Celentano, Michel Sardou ou Boney M. 

Votre dernier disque?

Fally Ipupa, une tuerie ! Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un chanteur, auteur-compositeur congolais de génie. 

Votre dernier concert?

Youssou Ndour, à l’Accor Arena, à Paris-Bercy. Quel bonheur d’avoir l’impression d’être en Afrique, à Paris !