El habib Marzak : Créer des emplois en milieu rural
Octobre. 2014 \\ Par Jérôme Lamy

Le docteur El Habib Marzak, commissaire du Salon du Cheval (21-26 octobre, à El Jadida),
espère profiter de cet événement international pour organiser et valoriser le tourisme équestre, au Maroc. Secteur indispensable pour développer une économie touristique rurale.

 

Sans note et avec passion. Le Docteur El Habib Marzak a réussi son exercice de style à l’instant de présenter la 7e édition du Salon du Cheval dans le cadre moderne et luxueux du Sofitel Tour Blanche de Casablanca. Après une entrée en matière ciselée et chiffrée d’Omar Skalli, Directeur Général de la Société Royale d'Encouragement du Cheval (SOREC), El Habib Marzak a dressé le bilan des précédentes éditions, pointé les retombées économiques et balisé les ambitions du prochain Salon du Cheval qui se tiendra à l’Hippodrome Lalla Malika, du 21 au 26 octobre prochain.
Placé sous le Haut Patronage de Sa majesté le Roi Mohamed VI, le Salon du Cheval est devenu un événement majeur de la rentrée, sur la scène nationale et internationale. Non seulement la présence régulière de sa majesté le Roi Mohamed VI, de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan et de SAR le Prince Moulay Rachid offre une vraie résonance au Salon du Cheval, mais la qualité des championnats, concours ou autres exhibitions ont, aussi, permis à cet événement de devenir un rendez-vous sportif incontournable des compétiteurs de très haut niveau.
Les ambitions du Salon du Cheval de contribuer au développement de la filière équine au Royaume se manifestent dans le choix du thème. En s’appuyant sur la diversité de l’écosystème marocain, le tourisme équestre a tous les atouts pour devenir un véritable levier dans le secteur des emplois en milieu rural. Une grande table ronde organisée pendant le Salon doit jeter les bases d’une organisation professionnelle du secteur. C’est ce que le Docteur El Habib Marzak  a appelé de ses vœux durant la conférence de presse que le Prince Moulay Abdellah, Président de l’Association du Cheval d’El Jadida et Président de la Fédération Royale Marocaine des Sports Équestres, a honorée de sa présence.

 

Clin d’œil.- A la veille de la 7e édition du Salon du Cheval, pouvez-vous dresser un bilan des éditions?
Habib Marzak.- Si nous ne devions parler que de chiffres, nous sommes passés d’un total de 120000 visiteurs, pour la première édition, en 2008, à une affluence record de 260000 personnes l’an dernier. On se réjouit, aussi, que le Salon séduise autant les professionnels que le grand public dans l’intérêt des infrastructures d’El Jadida, que ce soit les hôtels, les restaurants ou les commerces dont les retombées économiques sont de plus en plus intéressantes. Surtout, le salon véhicule un immense capital immatériel avec la valorisation de la culture cheval au Maroc et la promotion de ce patrimoine. Le salon participe au développement des compétences et à la transmission aux générations futures du savoir-faire et de la passion. Le salon, qui a pris une vraie maturité, participe au développement du monde rural à travers le cheval. Il crée une vraie dynamique autour du cheval et valorise le Cheval barbe, avec comme point d’orgue le championnat international du Barbe en partenariat avec l’Organisation Mondiale du Cheval Barbe (OMCB) dont le Maroc assure la Présidence. Présent dans le tourisme équestre, le spectacle équestre, la Tbourida, le Cheval Barbe porte notre patrimoine. C’est la vedette du Salon.

Le salon du cheval a-t-il un impact auprès des artisans marocains?
Avant la première édition, le métier de sellier avait presque disparu. Aujourd’hui, les vendeurs d’harnachements équestres ont retrouvé le sourire avec des chiffres d’affaires en augmentation. Idem pour les vendeurs de fusils, de costumes traditionnels. L’impact économique est formidable et s’explique par l’engagement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui nous soutient par sa présence.

Le thème du salon est le tourisme équestre. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons?
Le tourisme équestre se développe dans des proportions importantes dans toute l’Europe et au Canada où les touristes parcourent la campagne, visitent les artisans et s’arrêtent chez les paysans pour manger des aliments bio. Pour organiser ce secteur d’activités, ces pays possèdent des structures puissantes qui font défaut au tourisme marocain. On doit en comprendre les raisons et trouver les solutions pour dynamiser ce tourisme rural dans notre pays. Ainsi, nous organiserons, pendant le Salon, un grand colloque national autour de ce thème. L’idée, c’est de donner à nos partenaires les moyens de promouvoir ce secteur du tourisme indispensable à la création d’emplois en milieu rural. Enfin, il faut savoir que plusieurs randonnées équestres termineront leur périple dans l’enceinte-même du Salon. Forcément, nous les accueillerons avec les honneurs qu’elles méritent.

Ce Salon du Cheval sera aussi une vraie fête pour la jeunesse marocaine...
Notre devoir, c’est de transmettre à la jeunesse marocaine notre patrimoine équin afin d’en assurer sa pérennité. Tant et si bien qu’un effort particulier a été fait au niveau du village des enfants où une ferme pédagogique ne manquera pas de connaître un vif succès. Des attractions avec des poneys, des calèches ou des magiciens seront aussi proposées. A noter qu’un effort tout à fait particulier a été fait par la Province d’El Jadida à l’endroit des écoliers de la ville qui seront entre 15000 et 25000 à franchir les portes du Salon. Enfin, pour les petits champions, un concours 1 étoile sera organisé afin de leur permettre de se frotter aux meilleurs cavaliers européens de leur catégorie d’âge et d’espérer intégrer demain l’équipe nationale marocaine d’équitation.

 

«Le tourisme équestre se développe dans des proportions importantes dans toute l’Europe et au Canada où les touristes parcourent la campagne,
visitent les artisans et s’arrêtent chez les paysans pour manger des aliments bio.»

 

Vous véhiculez également une vraie ambition culturelle autour du salon...
Le Salon du Cheval, ce n’est pas juste des chevaux et des éleveurs, c’est aussi un forum scientifique et culturel. Tout les apports culturels autour du Salon sont rassemblés dans le but de l’unification de notre culture. Des manuscrits seront ecdotiqués dans le cadre de l’édition de deux livres traitant du cheval à partir de documents rares conservés au sein de la Bibliothèque Royale. Par ailleurs, des étudiants de l’Université Chouaib Doukkali d’El Jadida ont lancé un projet d’études de recherche sur le cheval afin de quantifier le capital immatériel. Enfin, des intervenants de haut niveau, des professeurs universitaires présideront des tables rondes autour de culture équine. On peut aussi parler d’un rôle politique du salon puisque la Province d’El Jadida a proposé d’organiser une rencontre entre les décideurs de la Région et certains pays subsahariens. D’ailleurs, ce sera une belle nouveauté de cette 7e édition.

On a aussi l’impression que vous avez intensifié la promotion du Salon à l’échelle internationale...
L’équipe marocaine d’équitation, inconnue il y a quelques temps, se taille une place sur la scène mondiale, à l’image de Kebir Ouaddar qui est devenu une vraie vitrine sportive du Maroc et une locomotive du sport équestre mondial. Il était normal de profiter de cet effet de loupe pour assurer la promotion du Salon du Cheval. Si nous avons été présents en terme de communication lors des derniers Jeux Équestres Mondiaux, à Caen et lors de la Coupe du monde de sauts d’obstacles, à Lyon, nous avons également offert une belle visibilité à notre événement lors des CHIO (Concours Hippique International Officiel) de Lisbonne, Dublin et Aix-la-Chapelle.

La Tbourida sera une nouvelle fois un des centres d’intérêts du salon...
La Tbourida, c’est notre grain de beauté, nous les Marocains. C’est l’histoire d’amour de tout le peuple marocain. C’est notre art équestre national, par excellence. Seize régions marocaines participeront aux formidables démonstrations de Tbourida. On se réjouit de la dimension nationale prise par le salon. A noter que vous pourrez retrouver toutes ces régions et leurs patrimoines culturels dans un stand qui leur sera dédié.