Jean-Robert Reznik mise sur Natura Nostra
Août. 2022 \\ Par Jérôme Lamy

Natura Nostra, le nouveau projet de Jean-Robert Reznik, est une réponse à la crise du tourisme post Covid-19. D'Oujda à Dakhla, un vent nouveau soufflera sur les Côtes du Royaume.

Et si Jean-Robert Reznik nous refaisait le coup des fameuses cases du Club Méditerranée ? Poser la question, c'est déjà un début de réponse. Son nouveau projet marocain, Natura Nostra, qui possède l’oreille et la sympathie d'André Azoulay, conseiller de Sa Majesté le Roi Mohamed VI et Fathia Bennis, ancienne directrice générale de l'ONMT, proposera une offre touristique très compétitive, à une clientèle locale et internationale plutôt jeune et familiale, en respectant l’intégration dans la nature et le développement durable. « Lors de la construction, notre souci permanent sera l’insertion dans l'environnement » ajoute Jean-Robert. « Les matériaux en bois seront privilégiés. Les bâtiments posséderont un seul étage. Leur taille ne dépassera jamais la cime des arbres. Par ailleurs, le coût sera maîtrisé. Le tourisme doit être ouvert à la jeunesse des pays où on développe le tourisme. L'idée, ensuite, c'est d'avancer sur deux jambes avec le sport et la culture. »

Parce qu'il répond à la crise sanitaire de la Covid 19 et à la crise financière des ménages, Natura Nostra est le bon projet au bon moment. Un concept, au potentiel évident, qui confirme, si besoin était, l’incroyable talent de J2R à saisir les tendances de consommations et devancer les besoins des voyageurs. Jean-Robert Reznik est au tourisme ce que Jacques Ségala est à la publicité : un phare indispensable et une référence incontestable. « Je confronte en permanence le tourisme avec les questions sociales, sociétales et culturelles » explique J2R. « J'ai ce tropisme. Je crois connaître le tourisme. Et si je connais le tourisme, c'est pour mieux le remettre en cause et me remettre en cause. »

Natura Nostra, qui a déjà séduit les architectes François Fontes et Tarik Oualalou, jeune star de l’architecture marocaine, ne ressuscitera donc pas les vieilles cases polynésiennes, chères au Club Méditerranée. Les touristes séjourneront dans de jolis bungalows en bois avec WC, douches, une hygiène impeccable et tout le confort. « Je serais très heureux de retrouver à nouveau la fraîcheur d’esprit qui soufflait sur les villages en paillotes du Club Méditerranée » confie J2R. « D’ailleurs, quelle erreur pour le Club Med d'avoir arrêté la commercialisation des villages en cases et d’avoir pris le virage du seul luxe. On sait pourtant que les familles n'accèdent pas au luxe… »

Le luxe sans culture est une sale manie. « C'est un péril, une hérésie, un drame » s'empourpre Jean-Robert Reznik. « Quand Henri Giscard d’Estaing, patron du Club Med, a abandonné le village situé à proximité du Palais d’Été à Pékin et celui qui jouxtait la Mosquée de la Koutoubia à Marrakech, il a commis une véritable erreur. Il a oublié l’énergie que j'ai déployée pour convaincre Feu Sa Majesté le Roi Hassan II et son ministre du tourisme Ahmed Alaoui que nous nous intégrerions dans le paysage en respectant la Mosquée de la Koutoubia et l'architecture de la Place Jemaa Elfna. Ceux qui gèrent des lieux touristiques ont deux missions : respecter la culture locale et former des ressources humaines. Il ne faut jamais l'oublier. La culture est le meilleur vaccin contre le fondamentalisme.»

L’échange culturel, qui tisse le lien social et autorise le vivre ensemble, sera au cœur du projet Natura Nostra. « Nos collaborateurs commenceront par une visite de la ville et des monuments proches de nos villages » dit Jean-Robert. « Nos employés seront nos ambassadeurs. La personne la plus importante dans un hôtel, c’est le portier. Son sourire n’est pas un signe du luxe de l’hôtel mais il témoigne de la qualité du pays et de la valeur humaine des gens qui le composent. En tout cas, nos collaborateurs devront connaître leur culture et la culture de nos clients. Vraiment, je milite, auprès de l'OCP, pour la création d’une école du tourisme et de la protection de l’environnement au sein de l’université de Benguérir. »

Le choix de la localisation des futurs villages Natura Nostra, sur l’ensemble des côtes du Royaume, d'Oujda à Dakhla, n’est pas anodin. Loin s'en faut ! Ce sera même la signature du projet et sa force marketing. « Le modèle, c'est la côte Ouest des Etats-Unis » lance J2R. « Il n'aura échappé à personne que la côte Ouest du Maroc est aussi la côte Ouest de l’Afrique. L’Afrique est le continent de demain. Sa Majesté le Roi Mohamed VI l'a compris. C'est même son moteur. Il possède le talent et l’aura pour en devenir le leader. En tout cas, si on rate le développement de l'Afrique, on rate le développement de l’humanité. Et le Maroc possède tous les atouts pour devenir le moteur du développement de l’Afrique par le tourisme. Grâce à son Souverain Sa Majesté le Roi Mohamed VI, son frère le Prince Moulay Rachid et ses dirigeants de talent comme André Azoulay, le Maroc a réussi à protéger son histoire et sa culture sur le chemin d'un modernisme maîtrisé. »

Parce que les côtes marocaines sont à la fois méditerranéenne et atlantique, leur potentiel est unique. « La force du Maroc, ce n'est pas seulement sa géographie, c'est aussi sa population et ses dirigeants » précise Reznik. « Dans les universités, partout dans le monde, parmi les étudiants les plus brillants, on compte toujours des Marocains. Et des personnalités de très grandes valeurs comme André Azoulay, Fathallah Oualalou, Aziz Akhannouch, Moulay Afid Alami,  Mostafa Terrab, Chakib Benmoussa, Othman Benjelloun, Mohamed Kabbaj, Mohamed Kettani, Adil Douiri, Mounir Chraibi, Khalil Hachimi Idrissi, Mustapha Zine, Mohamed Hadid et la brillante Fathia Bennis ont évidemment un rôle majeur à jouer. Ils maîtrisent la compréhension profonde du développement économique et du respect des civilisations. Je ne suis pas sûr qu’il y ait autant de richesses humaines et de compétences dans d'autres pays que nous connaissons bien. »

Les résultats des dernières élections législatives et la constitution du nouveau gouvernement formé par Aziz Akhannouch apportent de l’eau au moulin de Jean-Robert Reznik dont la foi en l’avenir du Maroc, jamais, ne se dément. « La nomination de l’ancienne Ministre du tourisme Nadia Fettah Alaoui au Ministère de l’Économie et des Finances est un coup de génie signé par le nouveau Premier ministre Aziz Akhannouch. Je place énormément d’espoirs sur ces experts pour relancer le tourisme et accompagner l’hôtellerie vers des lendemains qui chantent. Je suis d’autant plus confiant que des dirigeants de grande qualité comme Vincent Clinckemaillié, directeur des Hôtels Marriott à Rabat et Fes, soutiennent désormais le développement du Maroc. »

A l’avenir, il faudra aussi compter sur les architectes marocains aux talent unanimement reconnu. Reznik acquiesce : « Il convient de saluer des architectes de génie, comme Abdelkader Chekkouri ou Eli Mouyal, qui travaillent sur une ligne de crête entre modernité et tradition. »

Ce combat permanent à concilier les injonctions contraires est aussi celui de Jean-Robert Reznik.